L’éléphant blanc à peur de l’hiver. Le moindre flocon, le moindre gel, le met dans tous ses états. On l’a retiré de son pays ou la chaleur et les parfums d’orient fusaient à sa trompe. La neige n’existait pas et le froid ne l’avait jamais atteint. On peut l’entendre grelotter au fond de cette cage ou il n’a même pas la place de tourner sur lui-même sans s’arracher sur cette grille qui ne lui sert qu’à contempler le peu de lumière qu’on veut bien lui accorder.
Là-bas, quelques hommes sans scrupules l’on retirer de ses parents alors qu’il n’était qu’un enfant. Il est si malheureux et si triste qu’il en a perdu l’appétit. Cependant ce soir, quelque chose l’intrigue. Le cirque c’est arrêté en bord de mer et le bruit des vagues lui semble familier. Au loin, la lumière tournoyante du phare semble suivre chacun de ses mouvements. Ces quelques instants lui font oublier que dès demain, quand l’horloge sonnera les douze coups, il devra malgré lui encore et encore, suivre les gestes que ces hommes lui ont appris.
Il n’a pas le droit de les décevoir, il doit s’asseoir et se servir une tasse de thé sans en renverser où il connaîtra encore leurs colères. En attendant, il rêve encore de son pays. Celui-là même où il est considéré comme un dieu. Un dieu porteur de messages pour ses fidèles, celui de la paix du cœur. Mais ici c’est juste un objet de foire, un albinos.
Le bruit des vagues durant la nuit devient si fort, qu’il en finit par se souvenir des odeurs presque oublier des embruns qui lui lèchent les moustaches. Il se prend à rêver de se laisser glisser dans ces eaux et y prendre un bain de jouvence comme à ses premier pas avec ses parents.
Au fil des heures, il ne tient plus et, malgré le risque d’être à nouveau maltraité par ses maitres, en fini par briser ses liens et arrive à quitter sa prison de fer. Doucement, il s’enfonce dans la pénombre et arrive sur cette plage de sable fin ou il s’avance, défiant les vagues pour retrouver les siens qu’il pense revoir derrière cette mer déchainée.
On retrouva l’éléphant blanc au petit matin endormi pour toujours près de la plage. La mer a eu raison de lui mais, il aura tout tenté pour revenir à ses racines. Il sera à nouveau auprès des siens pour l’éternité
histoire très jolie et très émouvante
agréable à lire
Un texte écrit en 2007 que j’ai retrouver
j’ai moi-même été ému de le relire après tout ce temps